"Vaseco" 5
Ces Je me souviens n’en ont pas la conscience.
Ma substance, ce corps, ses odeurs, ce qu’il produit d’indispensable, ce qu’il produit de superflu, j’ai peur de n’en faire jamais le tour. À creuser la matière grise, la pioche n'y suffit plus, mon matériau est souvenir. Bêtes cellules, agglomérat complexe. Un temps, j’aurais aimé en avoir un autre. Maintenant, je ne l’échangerais pour rien.
Je me suis entaillé le corps, un peu partout mais jamais intentionnellement. Ni pas toujours rasé, loin s’en faut. Ai enlevé la crasse, suis passé aux urgences, mes cheveux poussent, mais tombent la plupart du temps.
C’est qu’on en gagne et qu’on en perd, de la matière, nous sommes pilotes à vie d’un véhicule quadrupède, aux révisions capricieuses. Il prend ses aises et se replie, cette carcasse se renouvelle, jamais assez. Il prend ses aises, transporte et dort, transpire et se regarde, d’année en année, ne plus être le même.
C’est moi, ce corps ? Qu’il se périme dans la joie.
Je me suis entaillé le corps, un peu partout mais jamais intentionnellement. Ni pas toujours rasé, loin s’en faut. Ai enlevé la crasse, suis passé aux urgences, mes cheveux poussent, mais tombent la plupart du temps.
C’est qu’on en gagne et qu’on en perd, de la matière, nous sommes pilotes à vie d’un véhicule quadrupède, aux révisions capricieuses. Il prend ses aises et se replie, cette carcasse se renouvelle, jamais assez. Il prend ses aises, transporte et dort, transpire et se regarde, d’année en année, ne plus être le même.
C’est moi, ce corps ? Qu’il se périme dans la joie.
© François Bonneau
Février 2014
Février 2014