EXPRESSION EXCEPTION

L'homme du Wiel / Marilyn Gè

L'écriture : mon jardin-planète, des mots-graines étalés sur son terreau noir enrichi de son fumier que j'éparpille autour de son ossature verte et brune.
Pointes lumineuses ou ombrées des vivaces de tous horizons la colorent, au fil des émotions et de l'inspiration qui passent.

Prose tendance poétique.

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Sous-titre :
 "L'Humain, ce roseau dit... pensant"

Roman de mœurs, voire d'apprentissage, conte philosophique, manifeste... 

S'exprimant dans un cri longuement retenu, mettant à nu les "dérèglements" les plus criards des sociétés occidentales, spécialement de la société française, l'ouvrage aborde avec sérieux, réalisme, tendresse, colère, raillerie voire satire, les questions de l’amour, de l’argent, de la solitude, de la place de la femme dans l'ensemble de ses strates, et de la liberté, soulignant selon la vision de l’auteure, l'opposition entre le « pouvoir » naturel réel et celui construit fictif, soulevant tout un questionnement sur notre rapport au monde, sur la frontière fragile entre le virtuel et le réel, et aussi sur les liens complexes de l'écriture et de la vie.
Couverture : illustration originale de Damelise Art.
Un récit de vie contemporain sur un court temps, celui de la rencontre "virtuelle" entre un homme et une femme, séparés par 10000 kilomètres... Nos héros sont quelque peu singuliers : Ana est une "quinquagénaire" française embourgeoisée se morfondant dans la société française ; Gilles, un français définitivement exilé en Tasmanie, il y a 30 ans... La rencontre est fulgurante : deux météores qui se percutent et dont le frottement, le temps de leur croisement, déchaîne les passions conscientes et inconscientes. 

Double passion chez la femme : celle pour l'homme - son "tendre", "son Destiné" [1] qu'elle a vu en Gilles - et celle qu'il a fait éclore pour l'écriture. 

Intrigue quadruple. Partira-t-elle en Australie ? Qu'adviendra-t-il de son envie ambitieuse d'écrire que Gilles, l'Homme du Wiel [entre ciel et web] a réveillée ? Du côté de Gilles, ses sentiments, déclarés plus tardivement, sont-ils sincères ? Et qu'a-t-elle vraiment atteint à l'autre bout de la planète : un être réel et entier, ou rien qu'une émanation ?

L'histoire débute sur une césure dans la relation à ce stade toujours virtuelle. Elle est due à un déplacement de Gilles, suivi d'un long silence de ce dernier. Leurs abouchements a été l'occasion pour chacun d'exhumer fantasmes et rêves enfouis et Ana "l'intello", entourée de ses "amis-penseurs" philosophes, sociologues, scientifiques et autres spécialistes du genre, décide d'en rapporter le récit. Base d'un futur roman qu'elle espère bien soumettre à son "Destiné" à son retour...
Ma critique (objective et subjective en étant l'auteure) : un premier "roman-apprentissage" de l'écriture... Achevé et abouti dans sa construction, intéressant quant aux thèmes et idées avancées étayées philosophiquement, mais inégal dans son rendu. La plume poursuit ses gammes : cet ouvrage publié sur une vaillance de jeunesse est aujourd'hui hors diffusion.
« On voyage dans différents espaces, intérieur et bout du monde, et tous ces déplacements autour du "Qui es-tu ?" se font dans le plaisir. La réponse au "Qui es-tu?" se construit dans l'écriture qui déploie de nombreuses facettes de l'humain. Humour, sensibilité, intelligence sont au rendez-vous. » Jacqueline Persini-Panioras.
[1] cf. "La nuit des temps" de Barjavel
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« Diantre ! Qui... ou Que... suis-je donc ? Hum... Le Prince Esprit aurait-il congédié Dame Vaillance ? » Au fil du temps, sa feuille demeure immaculée, pas même touchée par le moindre graffiti...
« Tu t'appelles Ana ! On te surnomme aussi « Guerrière de la paix » lui souffle le prince...
‒ Oh-là ! Ça ? Ce n’est qu’un de mes nombreux rêves. Reine de l’illusion, me suis-je baptisée ! Il y a belle lurette... Je suis une guerrière muette ! Dans ce monde, je surnage ! Hors de mon lit de paille, il n’y a rien de sage... C'est misère, où que j'aille. Aïe aïe aïe... »

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« Jamais tu ne seras donc quelqu’un d’exceptionnel ? » Eh non ! s’avoue-t-elle, toute assombrie, ni une Nina Hagen ou Brigitte Fontaine (ou Janis Joplin...) ni une Elsa Triolet ou Marguerite Duras, ni encore une Simone (Veil ou de Beauvoir...) ou même une Olympe de Gouges (2). Rien... Rien d'autre que cette Madame-tout-le-Monde, rangée dans la bonne case... De plus, elle dut reconnaître qu'elle en était la seule responsable. En des temps très reculés, elle avait tranché et choisi délibérément de l’incarner. Sa soif de découverte était incompatible avec son genre ! Elle l'avait alors follement reléguée à plus tard, se suspendant aux bonheurs d’ici-bas. Comme une idiote, elle avait même tiré un trait sur ses vieux amis... Ces fantoches des griseries de son âme, poupées de papier et héros de ses rêves éveillés... troquant leurs milliers de scénarios enjoués pour les joutes cacophoniques des êtres réels. 
Rien que des JE égotistes... Mâles et femelles. « “Je” passe sans problème. “Tu” à peu près... Quant à “Nous” : les accords loupent à tous les coups l’aiguillage ! Désormais, l'humain ne conjugue plus qu'à la même personne... » pestait-elle. 
Cela faisait belle lurette qu'elle avait dressé ce constat et il était, hélas, avéré à l'aube du troisième millénaire. Passionnée de sociologie, “L'humain et ses arcanes” est son dada favori... L'humain “évolutif”, son cheval de bataille... persuadée que personne n’est venu au monde pour subir un quelconque conditionnement... seulement pour vivre le mieux possiblement dans celui-ci, au moyen de ses propres facultés et sans exploiter ses congénères ! L'autre qui lui ressemble quelle que soit sa couleur et ses croyances est partie intégrante d'elle. « Comment peut-on penser comme Eugène (3), s'étonne-t-elle régulièrement, que le bonheur "ça consiste à vivre penché au-dessus de deux bols à café, (où) sur l’un on a écrit “toi”, sur l’autre “moi”, et le monde peut crever la gueule ouverte !" ? ». 
Dans les minutes qui suivirent, Anabelle (ainsi qu'elle s'était rebaptisée, de même que son fils Pierre en Simon...) était demeurée terriblement songeuse. Ses doutes sur les vertus de l'humain la chatouillaient depuis fort longtemps, mais entraînée dans le flux de sa vie telle qu’elle se jouait, elle s’en accommodait servilement. Sans faire totalement l'autruche, elle se réfugiait lâchement dans son monde parfait. Le “réel”, elle le brodait... 
Mais son mauvais trip impromptu ressembla bien vite à une pile de linge sale aux proportions effroyables ! Il est vrai que depuis l’enfance, elle accumulait les dégoûts d'un monde qui lui était totalement étranger. Chaque retour de voyage, chaque ré-acclimatation au système, étaient une convalescence. Elle considérait que sa propre patrie – “digne mère des Droits de l'Homme” – ne fonctionnait plus depuis un bail, qu’en mode négatif : répressions et limitations étaient la nouveauté, comme si le mot "incitation" aurait été banni du langage... La réalité les frappait tous les jours, et depuis son enfance, tout contribuait sur cette planète à lui démontrer l’utopie d’un monde conforme aux idéaux figés dans les deux sens du terme dans l’illustre Déclaration universelle de 1948 : la trilogie saluée et proclamée, l’harmonie naturelle des intérêts de tous les hommes, la justice et la paix ! Aujourd’hui, ses fondations tanguaient dangereusement... Tout ceci n'aurait jamais été ne serait-ce même les prémices d’un rêve ? Rien qu'une vaste fumisterie pour les abêtis et les niais ? Une chimère de plus, alors ? 
Quant à s'exiler, il faut généralement une certaine dose d'individualisme pour se couper de ses attaches. Et même doté de cette capacité ou de ce courage, les conditions sont de plus en plus drastiques. Plus un seul lopin de terre n'est libre... L'annonce l'avait fait rêver...
Pas longtemps, loin de se dissiper, son mal-être devint carrément dramatique. Elle se repassait ses plus mauvais films. Le diaporama fut digne d'une descente aux enfers... Faut dire que ses causes d'aversion avaient débuté très tôt : avant l'adolescence... Elles portaient alors sur le noyau de ladite société “évoluée” : la sacro-sainte famille ! 
2 Seconde femme guillotinée de l'histoire de France, dont l’horrible nécrologie rédigée par Chaumette commence par ces termes : « Rappelez-vous l'impudente Olympe de Gouges, qui la première institua des sociétés de femmes et abandonna les soins du ménage pour se mêler de la République et dont la tête est tombée sous le fer vengeur des lois... »

3 Personnage principal du roman “Tout compte fait” de Jacques Languirand.
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