Civilisation et écriture18/7/2013 "Cet automate spirituel condescendant à accepter de tout le somptueux univers l'odeur abstraite d'une rose pour y monter clandestinement la machinerie intérieure qui lui tient lieu de chair et d'âme, où l'avons-nous rencontré ?
Si ce n'est lui, c'est son cousin, ce célibataire-né, héritier policé du bon sauvage, farouche sur son quant-à-soi, qui ne descend de son autonomie que dans l'éclair d'un contrat, pour édifier par convention la regrettable nécessité de s'accorder avec les hommes et leurs lois. Certes, il ne faut pas prendre les fictions des philosophes à la lettre. Celles-ci cherchaient plus à frapper qu'à démontrer, et peut-être relevaient-elles aussi du jeu d'un siècle enfant avec des découvertes encore naïves. Il reste qu'elles ont lancé des générations de chevaliers chimériques à l'entreprise absurde de faire tenir debout l'homme seul." Tournier. 1946. [Les pages de l'ouvrage, d'époque, tombent presque en poussières... : Cher Numérique ??] L'écriture se meurt... sous l'effet principal d'une langue appauvrie et déformée. Le français est une langue complexe et riche. On relève que le nombre d'entrées dans la plus complète des encyclopédies s'élève jusqu'à 200 000 mots différents. Mais combien de mots utilisons-nous ? "Ce nombre tombe déjà à 100 000, dont la moitié en latin, dans les dictionnaires les plus complets... lit-on ; quant au vocabulaire quotidien, "le Petit Larousse présente environ 35 000 mots différents. Ensuite, c'est la dégringolade... On tombe à 20 000 mots dans les manuels scolaires les plus précis... et à 2 000 pour les plus simples !" Le lecteur moyen de littérature ne possède quant à lui qu'un vocabulaire de 6 à 8000 mots pour découvrir toutes les subtilités de la vie... Qu'un dialecte parlé s'instaure en parallèle, au même titre que l'argot, le verlan, ou autres parlers locaux, n'est nullement incompatible. Mais celui-ci ne doit être que spécifique - un "ajout" évolutif - et non une destruction de la langue initiale. Tout auteur devrait, en tant que porteur de la connaissance, oeuvrer pour son enrichissement - et avant de publier "dans sa regrettable nécessité de se trouver une existence", éviter de nous noyer dans une lecture médiocre... Aujourd'hui, nous avons l'immense, l'extraordinaire, la magnifique chance, que la connaissance soit à la quasi disposition gratuite de tout le monde. Mais tout comme "le trop d'infos tue l'info...", le lecteur est également noyé dans un fatras auparavant inexistant... Aux professionnels, médias inclus, de l'édition (qui ont pris de drôles de sentiers et qui s'en mordront sûrement un jour les doigts...) et aux libraires, se sont substitués une multitudeexponentielle de sites "branchés", sur l'onde des amateurs ou de Picsou... de bloggeurs, lecteurs-chroniqueurs solos expérimentés ou non, revues, maisons d'éditions nouvelles, sites de publication gratuite, pro-numérique ou non... Il est devenu quasi impossible désormais, tant l'offre est grande, de "tester" au préalable comme on pouvait le faire auparavant chez les libraires ce qui n'est - il faut le rappeler ! - ni un produit ni une marchandise. Aussi, avant de noyer la publication (et de nous en dégoûter) et même de prétendre mériter quelques euros "volés" à de gentils alter ego "fatigués qui ont besoin de détente" (là où les amis ne suffisent pas...), il serait souhaitable et même du devoir de tout auteur qui se respecte de réfléchir à deux fois plutôt qu'une au préalable. Bien sur, cela ne signifie pas qu'il ne doit pas publier ! Bien au contraire... D'ailleurs, j'ai un "truc" à diffuser... gratuitement ! Quitte à saouler mes seules relations connues et inconnues :-) "Que tu es bête...Cacochyme, tu penses ? Ah-ah ! Espèce de chyme ! Ostrogoth Pignouf Canaille minable Malappris de mes deux... Laitue ! Maudit sois-tu !" Suite ici... Illustration de Claire Henault (que je découvre à l'instant... Merci Internet !)
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