Anne-Valérie DELAPLACE
"J'ai voulu retracer avec ce livre un moment de vie passé en CLIS (Classe d'Inclusion Scolaire)", explique Anne-Valérie Delaplace, enseignante durant quinze ans en classe ordinaire, qui a travaillé ensuite dans l'enseignement spécialisé, en Institut Médico Educatif, puis en Clis en école élémentaire à Narbonne, et qui a pris le recul nécessaire, une fois à la retraite, pour se lancer dans la restitution de ce vécu."
Le résumé :
Anne-Valérie Delaplace enseignait depuis quinze ans dans l'enseignement ordinaire. Par choix professionnel, elle a passé son diplôme d'enseignement spécialisé et a travaillé en Clis de 2008 à 2011 auprès d'enfants en situation de handicap. dont Etienne, Alexandre et Louis, les trois héros de ses expériences sur ces jeunes enfants autistes.
L'auteure nous raconte son parcours de manière très vivante, nous faisant partager son travail avec ses difficultés, ses espoirs et ses réussites. Un commentaire que je peux m'approprier texto : "Wow ! de la bombe ! Je viens de terminer de le lire ... Je suis restée sonnée sur mon banc ! La preuve qu'il est possible d'enseigner à des enfants
autistes, de les sortir de leur monde, de les tirer dans celui-ci ! J'ai ri ; j'ai eu la larme à l'oeil. "Moments de
vie", oui ! Mais moments d’émotion et, surtout : L'ESPOIR !"
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Ce que j'ai le plus apprécié :
Si je me suis intéressée à cet ouvrage, c'est par curiosité sociologique. Un autiste était jusqu'à peu, et encore en partie malheureusement, un "exclu" comme d'autres exclus de la société. Cette expérience m’interpellait L'ouvrage a répondu à mon attente en mettant le doigt sur tout le travail d'interaction et de communication avec l'autre, des pans entiers de notre relationnel mis à mal par un comportement robotique ordinaire. On engrange des codes sociaux que la société programme, oubliant notre richesse humaine qui nous a dotés d'outils performants, nos cinq sens. On regarde, mais on ne voit pas, etc. On agit ensemble, mais on n'interagit pas.
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"Janvier 2012, j'ai rencontré Alexandre avec Eva (l'une des AVS). Nous avons pris le goûter ensemble. Nous sommes ravies. Alexandre a progressé. Sa façon de parler est toujours la même, mais il est capable d'écouter l'autre. Eva l'interrompt, il l'écoute et lui répond. Il explique, nous montre ses cahiers, raconte ce qu'il fait, ce qu'il vit à l'école, à l'hôpital de jour, à la maison. Qu'il a grandi Alexandre !"
"Au niveau de la communication, j'ai beaucoup progressé ! J'ai appris à parler sans les mots, à communiquer autrement ; avec mon corps, mes émotions faciales, mes gestes (...) j'ai découvert qu'il y avait toutes sortes de moyens de communication que je ne connaissais pas. (...) Et enfin, ce livre, j'ai l'ai écrit aussi en me disant qu'il pourrait peut-être servir à d'autres, parents, enseignants, ou toute autre personne, afin qu'ils trouvent eux-mêmes la bonne clé pour ouvrir la porte menant à la rencontre de cet enfant hors du commun." Personnellement, j'ajoute "à l'Autre", comme on ne sait plus le voir aujourd'hui. Il existe, là, à côté de nous. Mais existe-t-il vraiment ?
Ce qui m'a étonné :
Si ces expériences ont réussi sur chacun de ces trois enfants, c'est grâce à l'interaction entre les différents intervenants, un véritable partenariat chapeauté par la maîtresse d'école (l'auteure) qui a tiré toutes les ficelles, les AVS (auxiliaires de vie sociale), la mairie et le personnel spécialisé dans le monde de l'Ecole. En revanche, le manque d'ouverture avec le monde médical est fort surprenant et réduit bêtement de possibles pistes de travail.
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